Lightning Network 1
Limitations de Bitcoin
Tout d’abord, comprenons pourquoi Lightning Network a été inventé. Bitcoin a été conçu volontairement pour assurer une sécurité et une décentralisation maximale. Cependant, le trilemme des blockchains, qui n’a jamais été résolu, stipule qu’il serait impossible de réunir les 3 points clés d’une blockchain, à savoir :
- Sécurité
- Décentralisation
- Scalabilité
En privilégiant les deux premiers, Bitcoin a choisi d’être peu scalable. C’est-à-dire que le protocole n’est pas conçu pour fonctionner de façon satisfaisante avec des millions d’utilisateurs réguliers. Problèmes :
- Frais de transaction en hausse
- Temps d’attente pour chaque transaction en hausse
Prenons l’exemple d’Alain, un jeune Bitcoiner qui vient de voir que la boulangerie au coin de sa rue acceptait les paiements Bitcoin.
Il décide de s’y rendre pour acheter une baguette. La boulangerie lui communique son QR code. Alain envoie une transaction de 10 000 satoshis. La boulangère attend de voir si la transaction est validée. Cependant, une transaction Bitcoin met 10 minutes en moyenne avant d’être validée… On se rend bien compte que les paiements du quotidien ne sont absolument pas appropriés. C’est lent et les frais sont démesurés par rapport au coût du produit.
Rappel : le satoshi représente la plus petite fraction d’un bitcoin
1 satoshi = 0.00000001 bitcoin.
Avec Lightning Network, la plus petite unité = 1/1000 de satoshi
Comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-dessous, la preuve de travail et la taille des blocs affectent le temps de traitement des transactions.
En moyenne, 1 bloc est créé toutes les 10 minutes, ce qui donne sept transactions par seconde. En comparaison, Visa traite en moyenne 1700 transactions par seconde tout en conservant des frais et temps d’attente normaux.
De plus, les frais de transaction même en fonctionnement normal sont rapidement un frein sur des transactions de petites valeurs (transactions marchandes par exemple). Vous n’imaginez pas payer 1 euro votre baguette + 2 € de frais de transaction.
Cette limitation était parfaitement assumée par le créateur de Bitcoin, Satoshi Nakamoto. Il pensait qu’à terme, elle serait comblée par la technologie (Bitcoin P2P e-cash paper). Rapidement, des membres de Cypherpunks ont relevé le problème et commencé à proposer des solutions.
Ce manque de scalabilité a donné naissance à une petite guerre entre les Bitcoiners. En 2016 et 2017, pour résoudre ce “problème”, certains ont proposé d’augmenter la taille des blocs afin de traiter davantage de transaction par seconde. Cependant, la grande majorité n’était pas d’accord avec ce choix, car il affectait considérablement la décentralisation. En effet, en augmentant la taille des blocs, cela compliquait financièrement et technologiquement l’acquisition d’un nœud (taille de blockchain qui augmente, demande une plus grande connexion, …). De plus, cela mettrait en péril le fonctionnement de Bitcoin. Cela donna naissance à Bitcoin Cash, un fork de Bitcoin, car refusé par la majorité des nœuds.
Conclusion, si certains étaient pour une refonte profonde du fonctionnement de Bitcoin, d’autres réfléchissaient à une couche supplémentaire, un layer 2